Qu’est-ce qu’une variété dite « Landrace » ?

Dans l’univers du cannabis, le terme « landrace » suscite à la fois fascination et
confusion.

Que signifie réellement ce terme ?


Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une variété landrace n’est pas sauvage.
Elle ne naît pas spontanément dans la nature.
Bien au contraire, elle est le fruit d’un long dialogue entre l’homme et la plante, entre un environnement et une culture.
Une landrace est une variété domestiquée, développée localement, isolée génétiquement de génération en génération, dans une région donnée, par une communauté donnée, souvent pour répondre à des besoins, des envies ou des usages spécifiques.

Fibre, nourriture et drogues (médicinales ou récréatives) sont les principaux usages du cannabis par l’homme depuis sa découverte.
Une fibre libérienne de qualité, de volumineuses graines nutritives ou encore des inflorescences résineuses et aromatiques
sont les principales caractéristiques sélectionnées par les générations de cultivateurs dans le cas des landraces.
Pour les landraces à usages récréatif ou médicinal, celles-ci peuvent être regroupées en deux catégories majeures :

Les landraces à résine (charas, hash), celles du Nord, autrement dit les indicas.
Domestiquées principalement pour la production de résine via une sélection de masse.
Originaires de l’Asie centrale orientale, elles s’étendent jusqu’à l’Hindu Kush, au Proche Orient, jusqu’au Maroc.

Landrace Afghane, Sholgara par L.Strazzeri « Afghanistan, Forteresse du cannabis »


Les landraces à sommités florales (ganja, fleurs), celles du Sud, autrement dit les sativas.Elles font partie des landraces les plus diffusées dans le monde.
Sélectionnées pour leur production de sinsemilla (sommité florale dépourvue de graines).Originaires des rives de la baie du Bengale, elles s’étendent des zones tropicales et subtropicales de l’Inde en passant par l’Asie du Sud-Est.

Landrace « Durban Poison »
par Khalifa Genetics.

Une troisième catégorie doit être citée, car représentative des formes les plus anciennes
de cannabis domestiqué : les landraces de l’Himalaya.
Cultivées quant à elles pour leurs sommités florales mais également pour la fibre et la nourriture qu’elles procurent.

Landrace de L’Himalaya


Chaque cultivar porte ainsi l’empreinte de son territoire, mais aussi celle des intentions humaines.
On peut la considérer comme une mémoire vivante, préservant le savoir-faire local, les spécificités du sol, du climat et d’une époque.
Leur isolement géographique et territorial a permis à ces plantes de se développer de manière unique, donnant naissance à des profils terpéniques et de cannabinoïdes rares, à l’instar de certaines sativas d’Afrique ou d’Asie, riches en THCV.

Aujourd’hui, nombre des variétés dites landraces sont mal documentées, souvent avec des informations inexactes, parfois réinventées. Pourtant, elles représentent les ancêtres oubliés des cultivars modernes.


Dans ce contexte, il est utile de différencier certains termes :

Une plante « landrace » est une plante domestiquée, adapté à son environnement, isolée génétiquement
– Une plante « sauvage » n’a jamais été domestiquée et n’a pas besoin de l’intervention humaine pour survivre.
Une plante  » naturalisée  » s’est adaptée à son nouvel environnement comme si elle y avait toujours été.
Une plante « férale » est une variété domestiquée qui est retournée à l’état sauvage.

Pour conclure, parler de variété « landrace », c’est reconnaître un héritage génétique à la fois précieux, parfois idéalisé, parfois menacé.
C’est à la croisée de la nature et de la culture que le cannabis révèle toute sa véritable force.

Écrit par OG’B

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